COP27 : le financement des pertes et dommages climatiques revient dans les discours

COP27 : le financement des pertes et dommages climatiques revient dans les discours

  • COP 27
  • novembre 8, 2022
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La 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a débuté le 6 novembre dernier à Charm el-Cheikh, en Égypte, et se déroulera jusqu’au 18 du même mois. Cette rencontre est partie pour marquer les esprits, car pour une première fois depuis l’adoption à Rio en 1992 de la Convention des Nations Unies sur le climat, le financement des pertes et dommages est à l’ordre du jour.

Cette question est une priorité pour les pays du sud. Et déjà, les premières prises de paroles à cette conférence y font référence. C’est le cas du président français Emmanuel Macron. Dans son discours à la tribune de la COP27 ce 7 novembre, il a annoncé la création d’un groupe de travail pour proposer des financements innovants pour le climat. « Nous avons besoin d’un grand choc de financements concessionnels et il est au cœur du débat qu’avec raison beaucoup de leaders ont mis sur la table autour des pertes et préjudices. Ils nous ont tous vu, nous les pays les plus riches, au moment de la pandémie, mobiliser des financements exceptionnels. Et ils nous disent que ce qui leur arrive est exceptionnel, mais qu’on revient au business as usual. Ils ont raison, ça ne peut pas être le business as usual » », a déclaré le Chef d’Etat français. Il a également reconnu que sur cette question, la confiance s’effrite entre les pays développés et ceux en développement.

Une annonce par rapport aux 100 milliards $ promis par les pays riches

Selon Macron, il est temps de vraiment agir pour soutenir les pays pauvres. Il faut débourser rapidement les 100 milliards de dollars par an promis à ces pays pour les aider à lutter contre le changement climatique et s’y adapter. La France s’engage à convaincre « les derniers pays riches qui n’ont pas pris tous leurs engagements » dans ce sens. En plus des 100 milliards $ par an, les pays du Sud et insulaires veulent que les pays développés aillent au-delà afin de mobiliser des financements supplémentaires. Dans ce cadre, Emmanuel Macron met l’accent sur le lancement d’un groupe des Sages de haut niveau. Ce groupe est composé des institutions comme le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE. Elles seront chargées de faire des recommandations sur des  mécanismes de financement innovants pour le climat à l’endroit des pays pauvres ou à revenu intermédiaire. Le président français a déclaré que les premières propositions sont attendues « au printemps prochain ».

Macky Sall pointe du doigt la responsabilité des pays riches et pollueurs 

Le président de la République du Sénégal, Macky Sall a pris la parole en ce début de la COP27. Dans son allocution, l’actuel président de l’Union africaine  a déploré le manque de volonté des pays riches en ce qui concerne l’aide financière à destination des pays du sud. « Nous avons constaté que les rendez-vous n’ont pas été respectés malgré quelques efforts. Depuis 2020, la communauté s’était engagée à mettre 100 milliards de dollars par an, jusqu’en 2030. On n’a pas encore les premiers 100 milliards. Alors que l’Afrique, à elle seule, a un besoin estimé par le Giec de 85 milliards par an d’ici à 2030, pour pouvoir respecter les objectifs de réduction de la température de la planète à moins de 1,5 degré. C’est dire que le moment est venu de mettre sur la table la responsabilité de chacun et qu’elle en ait une conscience collective mondiale. Soit, nous sauvons la planète, soit elle disparaît avec nous. » a martelé le président sénégalais. Il appelle à une solidarité internationale. Selon lui, les pays africains sont obligés de s’endetter pour s’adapter, pour être dans des économies sobres en carbone. « Cela n’est pas acceptable alors que nous aurions pu aller vers des solutions comme le charbon, ce qui est aujourd’hui en cours dans la plupart des pays industrialisés depuis la guerre en Ukraine. Si l’argent n’est pas là, nous allons recourir aux mêmes sources énergétiques pour les aspirations du développement de l’Afrique », a-t-il ajouté.

Les débats vont se poursuivre. Les pays africains pourraient faire bloc et parler d’une seule voie pour se faire entendre afin d’obtenir des avancées considérables sur le plan climatique.

 

Mahussi CAPO-CHICHI   

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